Arrivé à la tête de
GOOGLE France en avril 2017, Sébastien Missoffe symbolise la nouvelle dimension que le géant de l'Internet est en train de prendre dans l'Hexagone. Longtemps perçu comme le simple bras armé d'un envahisseur yankee fuyant l'impôt et pratiquant une forme de concurrence déloyale,
GOOGLE France a commencé à prendre un virage plus tricolore. Certes, le groupe ultra-dominant sur le marché du « search » est encore critiqué. On lui reproche son poids sur le marché de la publicité digitale, Bruxelles l'a condamné pour abus de position dominante, la CNIL entretient encore des relations tendues avec ce dévoreur de data et le fisc français estime que le groupe confond parfois optimisation et fraude fiscale. Mais
GOOGLE, qui annonce qu'il va augmenter ses effectifs de presque 50 % en France, a aussi commencé à donner des gages. Il fait de l'Hexagone un élément clef pour son investissement dans la culture ; il a monté à Paris, puis en Europe, un fonds pour soutenir des initiatives dans le monde de la presse ; il a accepté d'amender une partie de ses pratiques pour prendre en compte le droit à l'oubli ; et il ne s'oppose pas à une évolution de la fiscalité européenne, pour peu que les règles du jeu soient les mêmes pour tous. L'arrivée à Paris de Sébastien Missoffe s'inscrit dans cette nouvelle approche. Pour la première fois, c'est un poids lourd, un « VP », ayant passé plus de dix ans dans la maison et ayant occupé des fonctions majeures (y compris chez YouTube), qui prend la tête de
GOOGLE France. C'est aussi un Français ayant passé presque dix ans chez L'
OREAL (un des premiers annonceurs sur les plates-formes Google) ; son oncle était ministre du général de Gaulle et sa tante, secrétaire d'Etat sous le gouvernement de Raymond Barre.